samedi 26 février 2011

Religion: football

Vous le savez tous plus ou moins, la religion principale au Brésil, c'est le football, appelé ici: Futebol.
Le Brésil, 5 fois champion du monde, 50 matchs diffusés par semaine, je-sais-pas-combien-de-championnats inter-état (comme le championnat de l'état de São Paulo par exemple) et extra-état (le championnat Brésilien), un nombre faramineux de licenciés... Bref, vous l'aurez compris, on est au paradis du footeux.

Pour ceux qui suivent un peu l'actualité sportive, Ronaldo, El Fenomeno de son état, a pris sa retraite! C'est limite s'il n'y a pas eu une vague de suicide dans le pays. La dernière équipe dans laquelle il a joué est l'équipe des Corinthians de São Paulo (le 2ème club le plus suivi au Brésil derrière celui de Flamengo à Rio de Janeiro), qui joue au Paceambu! Le stade juste à côté de chez nous. On a vu Ronaldo jouer en vrai, ce qui est quand même la classe.
En ce qui concerne l'ambiance, c'est toujours de la folie, 3 000 spectateurs font autant de bruit qu'un Stade de France complet, d'ailleurs c'est ce qui fait le spectacle! Parce que le niveau de jeu, c'est vraiment pas ça. Mais jugez plutôt par vous même:




Au Brésil on trouve des terrains de foot partout, et même quand il n'y en a pas, la rue fait l'affaire. Au parc Ibirapuera, il y en a une bonne dizaine et des équipes formées sur le tas s'affrontent jusqu'à ce que l'une d'entre elle marque 2 buts. L'équipe perdante cède sa place à une autre, comme ça tout le monde peut jouer, même les filles! 



4 garçons dans le vent, attendant leur tour pour jouer et faisant des commentaires sur le match


Charles s'essaye au foot brésilien


Même le Zhu-zhu pet s'y met! On n'est pas rendu...


dimanche 20 février 2011

Le Brésil, ou l'art subtil de perdre son temps.

Mes proches le savent, je ne fais pas de sport. Lui et moi, ça fait 23. On s'aime pas et c'est cordial.
Pourtant aujourd'hui, j'ai fait une nouvelle tentative pour reprendre contact avec lui, discuter un peu, voir où on en était tout les deux.
J'avais pris RDV avec lui à midi à la piscine en plein air du Paceambu pour étrenner ma carte de condomino. 
J'arrive donc toute fière, mon sac sur le dos, le sourire aux lèvres et la joie de vivre en moi.
Je me pointe au tourniquet, constate qu'il faut je mette ma main dans l'étrange machine qui vérifie tes empreintes digitales (on est technologique où on ne l'est pas), mais ça marche pas. J'avise la mémère inactive au comptoir:
"Bonjour! C'est la première fois que je viens et je ne sais pas comment cela fonctionne, pouvez vous m'expliquer s'il vous plait? (le tout bien sur dans un portugais relativement correct puisque la bonne femme a immédiatement compris ma requête)
"Le sac à dos dans les casiers"
"Pardon? Je dois mettre mon sac à dos dans un casier?"
"Oui. Vous avez besoin d'un cadenas"

Première difficulté: mon cadenas est resté à la maison parce que bon, c'est pas tous les jours qu'on a besoin d'un cadenas hein! (Et oui j'ai pris des cadenas avant de partir au Brésil, je suis prévoyante moi!)

"C'est à dire que je n'ai pas pris de cadenas, je ne savais pas, c'est pas possible de laisser mon sac derrière votre comptoir pour cette fois-çi?" 
"Non. Rentre chez toi prendre un cadenas"

Oooook... Vous avez tous pu remarquer à quel point l'amabilité l'étouffe, mais c'est normal, elle a de la moustache, ça doit l'aigrir.

Je rentre donc à la maison, un poil énervée, un poil en sueur. Je récupère un cadenas et une bouteille d'eau vu mon état de déshydratation intense après avoir marché 10 minutes sous un soleil de plomb.
J'y retourne avec une seule envie: me mettre dans le bouillon!

Fièrement, je ferme mon casier avec mon cadenas et constate qu'il n'y a qu'un vestiaire collectif où deux nanas se font la causette complètement à poil (oui, complètement à poil, on n'a pas la même notion de pudeur ici visiblement). J'ai eu l'air un peu bête en me cachant comme je pouvais pour me mettre en maillot.
Fin prête, je m'avance vers le tourniquet, la gardienne daigne m'y accompagner pour me montrer comment ça marche. Je tape le code de ma carte, mets ma main dans le truc à empreinte et là, la machine de l'enfer m'affiche un message d'erreur que je ne comprend pas. La bonne femme devant ma tête interrogatrice me demande si j'ai fait ma visite médicale. Pardon, mais quelle visite médicale? On m'a rien dit moi! Je commence un tout petit peu à m'énerver en lui disant que je ne sais pas où il y a un médecin, et que ça commence à bien faire, que j'ai JUSTE envie de faire des longueurs bon sang de bon soir!

Bon en fait y'en a un au sein du stade et c'est gratuit (ouf, je me voyais déjà payer 100€ de consultation). Je m'y pointe donc, un soupçon désespérée et transpirante. La réceptionniste, BEAUCOUP plus aimable que sa collègue-dame-piscine me dit avec regret que les consultations ne commencent qu'à 14h, mais que si je veux je peux m'asseoir là et attendre, y'a pas de problème, on pourra discuter, prendre un cafezinho et tout et tout. Vu qu'il n'est que 12h30, je décline poliment la proposition (apparemment, c'est courant ici d'attendre 1h30 le cul sur une chaise).

Désabusée, je suis finalement rentrée à la maison en constatant que deux petits aller-retour m'avaient pris 45 minutes.

Le lendemain, aujourd'hui donc, pleine de bonne volonté, je me pointe (avec Charles cette fois-ci) au Paceambu en vue de faire cette fameuse visite médicale. Prise de tension, blablabla puis question fatidique:
-"Vous êtes en maillot de bain?"
-"Euh non, pourquoi, c'est important?"
-"Oui, il faut être en maillot de bain, revenez plus tard!"

HAHAHAHAHAHAHAHAHA C'est une blague? C'est fait exprès pour que je fasse du sport et que je perde mon temps! Je vois pas comment ça pourrait être possible autrement!

Retour à la maison, enfilage de maillot de bain, maudissage des fonctionnaires du Paceambu, retour chez le médecin du stade, et consultation.

La consultation... Comment dire... Je pensais qu'on allait devoir prouver qu'on savait nager vu qu'on devait absolument être en maillot. ET BIEN NON! On aurait été en sous-vêtement, c'aurait été PAREIL! Et c'était la consultation la plus bizarre de ma vie, le médecin m'a écouté le coeur 30 secondes chrono, m'a demandé d'écarter les doigts, d'écarter mes orteils (oui oui, vous avez bien lu, d'écarter mes orteils) et pour finir de lever les bras.
VOILAAAAAAAAA
Tout ça pour ça!

Bon, pour ceux qui se poseraient la question, on sait jamais, ici on ne fait pas des longueurs. On fait des largeurs! Oui des largeurs de 15 mètres! Non mais sérieusement, on est vraiment sur un autre continent...



En bonus une photo de la FAAP! Le monument bizarre en forme de cactus représente un soleil et en fonction de l'heure ça fait cadran solaire. Ouais je sais, ils sont trop forts ces brésiliens!



jeudi 17 février 2011

Avis de tempête sur São Paulo

On pensait avoir tout vu, tout entendu, tout subi en terme de climat tropical! Mais NON! Ce n'était rien à côté de LA tempête. LA vraie. L'Effroyable. Celle qui vous bloque chez vous, vous coupe internet et vous trempe jusqu'aux os pour peu que vous osiez la filmer de plus
près.

Oui Mesdames et Messieurs! Nous l'avons vécu! L'Orage Tropicaaaaaaaaaal! Les trombes d'eaux qui s'abattent sur vous, misérable bipèdes! Le tonnerre qui vous déchire les tympans! Les éclairs qui vous éblouissent tel le néon cassé de l'amphi 343, de l'ESC Clermont, ancien bâtiment.

Mais voyez plutôt ce TERRIBLE témoignage de votre reporter de l'Extrême préférée (oui j'espère bien!):






A vous les studios!

Edit du 20/02: avant-hier on a eu l'orage du siècle, c'est à dire que ma vidéo, c'est de la gnognotte à côté de ce qu'il est tombé. Pour vous dire à quel point c'était important, on a eu une coupure d'électricité pendant plus de 6h! 

mercredi 2 février 2011

Etude n°2: l'étudiant brésilien

Ca y est, la rentrée ayant eu lieu le 1er février, nous avons enfin pu observer le jeune dans son milieu naturel (ou pas ça dépend), l’université.

Que dire… Beaucoup de choses!

Déjà il est utile de signaler que la FAAP est une institution privée regroupant plusieurs pôles à savoir, économie et relations internationales, communication et marketing, administration, droit, ingénierie, arts plastiques (avec d’après les étudiants étrangers les meilleurs prof de cinéma) et informatique.
C’est une des universités les plus réputées du pays et de São Paulo.

Après ces précisions, intéressons nous de plus près à l’étudiant lambda. L’étudiant Lambda semble normal a priori. Mais si on s’y intéresse de plus près, certains détails ne trompent pas. Prenons une fille par exemple et détaillons-la de la tête au pied. Cheveux méchés de blond, maquillage relativement discret, ongles faits et peints en bleu, orange, rose pétard, ou violet selon ses goûts,  débardeur ou t-shirt exclusivement imprimé (l'uni semble passé de mode) et d’une couleur aussi douteuse que celle du vernis, mini short en jean (ou mini-jupe en jean) et pour finir, ballerines Chanel (d’autres marques sont acceptables, mais forcément moins chics) OU sandales en cuir OU Havaïanas (ouf! Je fais relativement locale de ce point de vue là).

Intéressons nous maintenant à ses accessoires. Le premier est greffé à sa main, à savoir un Smartphone le plus souvent de marque internationalement connue grâce à Monsieur Obama. Le second, greffé à son bras celui là, est le sac à main. D’un goût certain puisqu’il sera EXCLUSIVEMENT de marque. La plus prisée ici semble être Vuitton (Aaaaaaah, la France, le luxe…). Cependant, outre la marque, il faut préciser que le plus important est que le sac soit matelassé et que la lanière soit une chaîne, un peu comme ce fameux sac Chanel, copié, re-copié, et re-re-copié, ce qui fait qu'à la fin, c'est moche.

Le garçon, lui ne se balade que dans le plus simple pas pareil, à savoir, son portable. Sac, cahier, stylo et autre matériel indispensable à tout étudiant normalement constitué ne semble pas l’atteindre. S’il n’est pas en t-shirt-bermudas-tong, c’est en polo-jean-grosse-basket-de-running-trop-moche-mais-de-marque (et peu comme celles qu'on adorait mettre au collège et qu'on a vite abandonnées au lycée).

Voyons maintenant ses mœurs en cours. La notion d’horaire et de ponctualité semble complètement absente de son système de pensée. Même après une demie heure de cours, l’élève se pointe d’un pas nonchalant, faisant claquer la porte et lançant un sonore « Bom dia ! Tudo bom professor ? », au prof de répondre « Bom dia ! Tudo bom ! ». La position  vautré dans le siège (rembourré) semble être la norme. Passé ce premier choc, il est normal de sortir en cours à n’importe quel moment pour répondre au téléphone, aller au toilette, dire bonjour au pote qui passe par là, s’acheter à manger, à boire. BREF ! Vous l’aurez compris, nous sommes loin, trèèèèèès loin des habitudes françaises. J’oublie qu’ici on ne chuchote pas pendant le cours, on parle à voix haute sinon c’est pas marrant, personne peut en profiter.

Enfin, un détail et pas des moindres, les élèves sont très proches de leurs professeurs et le plus souvent ils se serrent la main entre eux, prennent des nouvelles de leur famille respective et tout et tout.

A l’instant même où l’étudiant se rend compte que nous sommes européens et qui plus est français, tous les regards convergent vers nous pour nous détailler comme des bêtes curieuses. C’est intimidant les premières fois quand même, d’autant plus quand vous êtes la seule présence féminine et étrangère d’un cours presque exclusivement composé de mâles. A la fin du cours, la plupart des étudiants viennent nous voir, nous souhaitant la bienvenue et nous posant pleins de questions du genre « mais pourquoi t’as choisi le Brésil alors que c’est sur un autre continent que le tien? T’es venu avec ta famille? Quoi, t’es venu toute seule avec ton copain? Mais ça te manque pas trop ton pays? Olalala, ça doit être tellement beau la France et Paris… T’as appris le portugais en France? Ah bon! Ca fait que 3 semaines que tu apprends! Tu parles bien quand même (ils ont l’air épaté qu’on puisse apprendre leur langue).

En résumé, nous sommes des extraterrestres pour eux autant qu’ils le sont pour nous. Mais il faut noter la gentillesse et l’accueil qu’ils nous ont spontanément réservé. C’est tellement agréable d’être étrangère dans ces conditions!

Ceci étant dit, j’ai cru comprendre que dans un de mes cours, un élève avait son père milliardaire. Si ça se trouve il a un hélicoptère pour se rendre au travail et si j’arrive à me le faire en ami… Qui sait! Héhéhéhé (non, je ne suis pas intéressée du tout!)